L'appellation de "lous
grals" (mot occitan, en dialecte gévaudanais, signifiant "les
corbeaux") donnée aux habitants de Serverette, aurait,
selon l'érudition locale, une relation plus ou moins établie avec
Saint Vincent qui est le saint patron de la paroisse.
L'église paroissiale
dédiée à Saint Vincent était à l'origine la chapelle du château
dont l'histoire locale fait mention pour la première fois en 1202.
Cette chapelle était élevée au sud du château aujourd'hui disparu
et remplacé par un grand logis, propriété de la communauté des
Ursulines.
"Saint
Vincent, né à Huesca en Espagne au IIIème siècle, est ordonné
diacre par Valère, l'évêque de Saragosse qui figure au nombre des
membres du concile d'Elvire (entre 300 et 330). Agé et parlant
difficilement, l'évêque charge Vincent, qui, lui, se montre
brillant orateur, de le suppléer dans le ministère de la parole.
Ces fonctions le mettent en vedette, si bien qu'il est parmi les
premiers à être arrêtés avec son évêque lorsque s'ouvre en 304
la persécution de Dioclétien. On les conduit chargés de chaînes
devant Dacien, "gouverneur" de la province. Celui-ci
interroge Valère et cherche à l'intimider. Le vieil évêque
bredouille quelques mots, puis reste court. Dacien commence à
jubiler en voyant dans ce silence une promesse d'apostasie. Mais
Vincent vient au secours de l'infirmité de Valère et professe en
son nom et au nom de l'évêque leur foi chrétienne. Furieux de
cette intervention, Dacien le fait horriblement torturer : il
est successivement déchiré par des ongles de fer sur un chevalet,
puis rôti sur un gril. Vincent résiste fermement et persiste à
confesser sa foi en chantant des psaumes sous la torture. Couvert de
plaies, le corps disloqué et brûlé, il est jeté en prison où il
reste couché sur des tessons de verre. Ramené le lendemain en
présence de Dacien, il expire sans avoir donné de signe de
défaillance. Après sa mort, son corps est exposé dans un lieu
sauvage, mais un corbeau
le défend contre un grand loup. Dacien le fait jeter à la mer, une
pierre de meule au cou, et il est ramené miraculeusement au rivage".
En
choisissant le surnom de "grals" ( parmi les divers
attributs qui rappelaient la mort de Saint Vincent), se trouvaient
ainsi conciliés, le spirituel (hommage au Saint local) et le
temporel (respect des coutumes qui voulaient un surnom - escaïnoun
en occitan-
pour chaque village).
Christian Planchon, Septembre 2007
Christian Planchon, Septembre 2007
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