Le
village de Serverette était primitivement installé autour de
l'église romane Saint Jean-Baptiste (1109).
Le
village s'appelait alors la Vachellerie, ce n'est qu'au fil du temps
que les habitants, afin de se protéger, se sont réfugiés derrière
ce qu'il est convenu d'appeler une forteresse.
Le
château de Serverette (Cerveireta à l'époque, qui signifie domaine fréquenté par des cerfs) est évoqué pour la première fois le 7 juillet 1202, date à laquelle Guillaume Merle,
Seigneur de Montmerle et Co-Seigneur de Serverette, membre d'une
famille ancienne, à l'égal des plus illustres familles du Gévaudan,
le légua au Comte Évêque de Mende, Guillaume II de Peyre,
également co-seigneur de Serverette, suzerain et vassal, au moment
de son départ en croisade.
À
l'époque, il est bon de signaler que plusieurs seigneurs, entre cinq
et sept suivant les aléas des successions, appelés par l'histoire
« les co-seigneurs de Serverette » se partageaient la
souveraineté suzeraine du Château-Fort, de ses fortifications et de
son mandement.
La
chapelle castrale Saint-Vincent est attestée pour la première fois
en 1276 et le bourg castral s'est formé, puis très vite développé,
au début du 13e siècle, à partir du point sommital occupé par le
château.
À
cette époque, Serverette était une ville close, une ville forte
derrière ses épaisses murailles dont l'accès vers l'extérieur
était possible via sept portes et autant de tours.
Serverette
eut ensuite à subir plusieurs sièges désastreux dont celui durant
la guerre de cent ans; entre les bourguignons réfugiés dans la
forteresse et les Armagnacs venus les y déloger. Le château fût
d'ailleurs incendié en 1419.
L'acte
de la reconstruction de l'enceinte en 1440 fait état d'une
agglomération composée d'une partie intra-muros et de quartiers
situés hors des remparts où l'on trouvait les faubourgs:
Pissarate au nord, et celui du Barry au sud.
Le
tracé de l'enceinte peut être identifiable le long de la montée de
Gouny et dans la rue de la Chapelette.
Véritable
place marchande, Serverette
a
tissé son histoire dans l’industrie textile.
On
y fabriquait des toiles réputées pour leur grande qualité.
Cette
place marchande vivait principalement de l'activité de la filature.
Au 16e siècle, avec le développement de l'activité des tisserands,
un nouveau quartier est protégé par une muraille dotée de deux
portes, le quartier de la rue Basse (La Charreiro Basso).
Jusqu'au
19ème siècle, on fabriquait à Serverette des étoffes de laine
appelées « Cadis » ou « Serge » qui étaient
vendues sur les marchés qui avaient lieu une fois par semaine. Ces
marchés étaient très importants, à titre d'exemple; on vendit, en
1759 à Serverette quelques "10447 pièces de serge d'une valeur de 287 292 livres" (cf. étude sur l'industrie des laines en Gévaudan).
Vers
1830, la commune comptait 60 tisserands pour environ 900 habitants.
Les pièces d'étoffes étaient exposées sur le rebord de fenêtres voutées avec un seuil en pierre.
Les pièces d'étoffes étaient exposées sur le rebord de fenêtres voutées avec un seuil en pierre.
Ce
commerce d'étoffe prit fin lorsque qu'un certain Jacquard inventa, au
début du 19ème siècle à Lyon, le métier à tisser portant son
nom.
Ses
ruelles pittoresques, ses maisons aux belles façades témoignent
encore de cette activité passée. Les dates portées sur les
boutiques et maisons dotées d'un local de rapport rendent compte
d'une période de reprise économique à la fin du 16e siècle.
Dans
la seconde moitié du 16ème siècle (1578-1579), lors des guerres de
religions, les protestants, menés par le capitaine Huguenot de
sinistre mémoire, Mathieu Merle, dévastent le Gévaudan et
Serverette en particulier, les murailles de la cité furent
détruites, destruction parachevée par la révolution au cours de
laquelle furent rasés en 1794 le château fort et le clocher de
l'église.
Il subsiste toutefois un pan de mur du château datant de plus de 1000 ans.
Il subsiste toutefois un pan de mur du château datant de plus de 1000 ans.
Au
début du 19e siècle, le château est en partie ruiné et, en 1820,
est entreprise en son enceinte la
construction d'une vaste demeure baptisée « Le grand logis »
à l'initiative d'Antoine Blanquet De Rouville.
En
1836, les religieuses Ursulines en firent l'acquisition y résidant
jusqu'à un passé très proche.
La
population du village atteint son maximum en 1824, avec 997
habitants.
Serverette
devint chef-lieu de canton qui est transféré à
Saint-Alban-sur-Limagnole en 1897, mettant un terme au développement
du village.
Le
29 avril 1877 eut lieu la bénédiction de la statue de la vierge
érigée sur les rochers au sommet de la colline qui domine
Serverette au couchant, elle pèse 2050 KG, mesure 3,8 mètres de
haut et est en fonte dorée.
Le 15 août, jour de la fête de la
vierge, a lieu au pied de la statue un feu d'artifice, on illumine ce
même jour tout le village avec des flambeaux et on décore le
village sur le thème de la vierge.
Enfin, les
armoiries de Serverette représentent trois corbeaux surplombant une
forteresse.
Intéressant post, bonjour belge
RépondreSupprimerMerci à vous! Et il ne s'agit là que d'un condensé...
SupprimerBonjour, sur la carte IGN, il est fait mention d'un autre château, au nord du village, mais je ne trouve aucune information dessus. En savez-vous plus? Avez-vous éventuellement des photos?
RépondreSupprimerLe château dont vous faites référence se trouve dans le quartier Pissarate. Il existe plusieurs cartes postales le représentant. Le château historique a, quant à lui, depuis bien longtemps disparu.
SupprimerLe "chateau" dont vous faites état est une maison bourgeoise édifiée au XIXe siècle par les membres de une ancienne famille de Serverette aujourd'hui disparu : la famille de More. Cette famille, qui possède une tombe au cimetière St Jean, a donné des personnages éminents au cours du XIX. Famille issue de la bourgeoisie marchande de Serverette, son ailleurs Étienne Mourre, avait anobli par le Roi pour avoir organisé la défense de la ville contre les protestants au XVe siècle. La famille de More de Préviala a disparu de Serverette dans la première partie du XXe siècle (cf Emile et Louis de More notamment )
SupprimerBonjour, merci pour ces précisions.
SupprimerSi vous êtes intéressés par les multiples châteaux que compte et a compté la Lozère, j'ai créé il y a quelques années un site dans lequel je tente de recenser tous ces châteaux. Il me manque encore une série de châteaux aujourd'hui disparus, mais comme mon site vise essentiellement à localiser le plus précisément possible tous ces châteaux, c'est plus difficile pour ceux dont il ne reste plus de traces physiques ...
http://www.chateauxdelozere.fr
Bon WE.
Remarquable condensé de l histoire très dense de Serverette. C est très très bien fait....
RépondreSupprimerJe viens de faire relier l ouvrage de mon parent Ernest Plagnard " Documents Historiques sur l Histoire de Serverette ". Cet ouvrage est très intéressant sur l histoire du vieux bourg mais aussi pour tout le Gevaudan. Il devrait être réédité
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